Campagne pour la salarisation de tous les stages

Notre société est-elle contre l’exploitation? Alors que nos dirigeant.e.s se votent des augmentations de salaire, les futures infirmier·ère.s, travailleur.euses sociaux, vétérinaires et enseignant.e.s font du travail gratuit. Eh oui! Les étudiant.e.s dans ces programmes doivent parfois faire jusqu’à des 40 heures/semaine de travail gratis au nom de leur parcours scolaire! Le gouvernement et les entreprises appellent ça des stages, mais nous voyons bien que ce qui se cache en dessous n’est autre que l’exploitation des femmes!

Et on dit à ces travailleur.euse.s étudiant.e.s qu’iels devraient même se sentir reconnaissant.e.s de pouvoir travailler gratuitement, sous prétexte qu’il s’agit d’une expérience d’apprentissage inestimable! Après tout, iels persistent à nous faire croire que s’instruire est seulement un acte d’émancipation individuel, que c’est un service qu’on achète. En fait, notre éducation est un travail intellectuel qui sert toute la société et les entreprises, puisque toute l’économie a besoin de la main d’œuvre spécialisée reproduite par l’éducation. Qu’iels veuillent nous payer ou non, le travail accompli dans un stage est essentiel pour le maintien de nos services publics. Sans parler que dans bien des cas, les stagiaires en viennent à prendre la charge de travail complète d’un.e employé.e régulier.ère!

À un moment où on déplore la pénurie d’enseignant.e.s, d’infirmier.ère.s et de travailleur.euse.s sociaux à chaque semaine, le gouvernement préfère envisager de réduire la durée du baccalauréat en enseignement et exiger du temps supplémentaire obligatoire aux infirmier.ères plutôt que de rendre vivables les conditions de vie des stagiaires dans ces domaines.

On ne nous laisse donc pas le choix, il nous faut faire la grève étudiante !

Qu’est-ce que la grève étudiante?

La grève étudiante consiste à décider collectivement de lever nos cours tant qu’on n’a pas satisfait nos demandes. Une grève étudiante est typiquement votée par une association étudiante lors d’une assemblée générale. Puisque toute l’économie a besoin de travailleur.euses, nous menaçons nos futurs employeurs d’aggraver leurs problèmes de main d’œuvre. Si la grève étudiante ne dérangeait pas, alors pourquoi on ne parle des étudiant.e.s dans les nouvelles que lorsqu’on fait la grève?

En 2015 et 2018, il y a déjà eu des vagues de grève étudiante pour la rémunération des stages, qui ont permis à des associations étudiantes de réaliser des gains locaux, comme une bourse et la création d’instances pour contrer le harcèlement dans les milieux de stage. Maintenant, il faut faire monter la pression et coordonner nos efforts à travers tout le soi-disant Québec pour réclamer le minimum de décence : la salarisation des stages. Parce qu’une bourse n’est pas suffisante, nous exigeons un salaire décent, et nous cesserons nos cours pendant au moins trois jours durant la semaine du 25 mars 2024 pour forcer le gouvernement à céder à nos demandes!

Allons dans nos assemblées générales et combattons la précarité étudiante!

Voici une liste des associations qui seront en grève durant la semaine du 25 au 29 mars prochain!

La salarisation des stages, en chiffres :

• Les stagiaires effectuent présentement plus de 31 millions d’heures de travail non-rémunérés
• La salarisation de tous les stages, autant à la formation professionnelle, au collège et à l’université coûterait environ de 878 millions $ par année.
• Cette estimation suppose un salaire de 27,15$/heure pour les stages universitaires et 20,81$/heure pour les stages des formations professionnelles et techniques, soit les taux en vigueur dans le secteur public.
• Cela représenterait seulement 0,6% des dépenses annuelles actuelles du gouvernement provincial (qui est d’environ 150 milliards).
• Le gouvernement voudrait bien ramener son 3ème lien, dont la dernière estimation était de 10 milliards de dollars, ce qui suffirait à payer tous les stages pendant plus de 10 ans!
• Qu’on vienne pas nous dire qu’il manque d’argent!

La salarisastion : un enjeu féministe

• La majorité des domaines ayant des stages non-rémunérés sont ceux où la vaste majorité des étudiant.e.s sont des femmes. Par exemple, 87,5% des enseignant-e-s au primaire et préscolaires sont des femmes
• Les stages non-rémunérés sont donc une façon pour le gouvernement de maintenir la non-valorisation du travail des femmes, sous prétexte que “c’est une vocation”, “c’est fait par amour des jeunes”, autant de choses qu’on entendait il y a pas si longtemps pour justifier de reléguer les femmes à la cuisine et au foyer.
• Le grand nombre d’heures gratuites forcent des étudiant.e.s à rester dans des relations dangereuses avec des partenaires, patrons et familles qui sont dangereuses, les rendant plus vulnérables aux violences sexuelles.

Un enjeu de service public

• On manque gravement de travailleur.se sociale, d’infirmier.ère, d’enseignantes, etc.
• Les stages gratuits obligent les étudiant.e.s dans ces domaines à prendre d’autres emplois et à vivre dans la précarité durant leurs stages, nuisant à leur apprentissage.
• Un salaire pour leur stage permettrait aux étudiant.e.s de lâcher leurs jobs à temps partiel pour se consacrer pleinement à leur études.
• Un salaire permettrait à ces travailleur.euse.s de se syndiquer, ce qui a le potentiel de changer le rapport de force face aux gouvernements, toujours avides de réformes et de coupure

Comment s’impliquer?

• Regardez s’il existe déjà des assemblées générales/référendums de grève prévus dans votre campus, et si oui, allez voter et défendre vos positions au micro, ça fait toujours une différence!
• Si votre association étudiante est déjà impliquée pour la salarisation des stages, passez voir le conseil exécutif pour voir comment vous pouvez vous joindre aux efforts en cours.
• Parlez à vos amis et à vos camarades de classe de la cause, de la nécessité de moyens d’actions tels que la grève pour l’obtenir, et encouragez-les à aller voter.
• Rejoignez votre comité de mobilisation local sur la salarisation des stages, ou créez-le avec quelques ami.e.s!
• Rejoignez un comité de la CRUES, notre coalition d’associations étudiantes, qui a une campagne pour la salarisation de tous les stages.

Manifestations régionales pour la salarisation de tous les stages

• Manifestion montréalaise le vendredi 29 mars à 13h au parc Émilie-Gamelin : événement Facebook.